Technologie : L’Arcep a finalement tranché : la fin des enchères pour les précieuses fréquences 5G aura lieu à compter du 20 septembre prochain. Les opérateurs ont désormais trois mois pour se préparer à ce sprint final.
Bis repetita. Après avoir déjà décalé à plusieurs reprises la fin de l’appel d’offres pour l’octroi des précieuses fréquences 5G en raison de la crise sanitaire, l’Arcep a finalement dû se résoudre à repousser une nouvelle fois la dernière phase de cette procédure à la rentrée prochaine. Le gendarme des télécoms a ainsi annoncé ce jeudi que l’attribution des 110 MHz de fréquences restantes après l’octroi des quatre premiers blocs de 50 MHz à chacun des quatre opérateurs en lice (pour une somme unitaire de 350 millions d’euros) se déroulera entre le 20 et le 30 septembre prochain.
Une décision qui ne fait bien évidemment pas les affaires de Bouygues Telecom et SFR, qui militaient pour repousser de plusieurs mois la fin de cet appel d’offres en justifiant cette demande par la nécessité de boucler le déploiement de la 4G dans les zones peu denses. Qu’à cela ne tienne, le régulateur a confirmé la feuille de route du gouvernement en appelant l’ensemble des opérateurs à se mettre en ordre de bataille pour s’offrir les 11 derniers blocs de 10 MHz encore en lice sur la bande reine de la 5G, celle des 3,5 GHz.
Cette phase d’enchère à strictement parler sera suivie en octobre d’une phase supplémentaire durant laquelle les opérateurs pourront de nouveau enchérir au plus offrant pour déterminer leur positionnement dans la bande des 3,5 GHz. L’Arcep a en outre confirmé que la délivrance des autorisations marquant le coup d’envoi du déploiement officiel de la 5G sur le territoire aura lieu en octobre ou en novembre prochain.
Un déploiement flexible
Le gendarme des télécoms n’entend pas pour autant brader ses ambitions en ce qui concerne le déploiement de la 4G sur le territoire. Et appelle les opérateurs à « mettre l’accent sur la 4G dans les zones de moindre densité ».
Celle-ci a en effet rappelé ces derniers à leurs obligations d’assurer dès fin 2022 la 4G+ d’au moins 75 % de leurs sites. Une remarque loin d’être sans fondement alors que les opérateurs, aux premiers rangs desquels Bouygues Telecom, ont récemment fait part de leur crainte de voir leur capacité d’investissement dans la 4G diminuée par l’appel d’offres pour les fréquences 5G, qui devraient rapporter un minimum de 2,17 milliards d’euros aux autorités.
« Si d’aventure les pouvoirs publics venaient à demander aux opérateurs, une fois ces enchères bouclées, des investissements supplémentaires pour la couverture des zones blanches, notre réponse sera forcément assez réservée. Nous saurons rappeler à la ministre ou à son successeur qu’il y avait un levier pour améliorer les choses et les financer », expliquait ainsi Martin Bouygues, le PDG du groupe Bouygues, lors d’une audition tenue ce mercredi au Sénat.
Pour autant, l’Arcep a tenu à conforter les opérateurs en leur assurant vouloir tout mettre en œuvre pour que le déploiement de la 5G soit « progressif et choisi ». C’est pourquoi le régulateur a levé l’obligation de couverture dans au moins deux villes d’ici à la fin 2020 qui pesait sur eux. Et de rappeler que le déploiement de la 5G ne se fera pas du jour au lendemain alors que les autorisations délivrées d’ici à la fin d’année « prévoiront deux rendez-vous intermédiaires à l’horizon 2023 et à l’horizon 2028 pour faire un point sur la mise en œuvre des obligations et sur les besoins ».